Sondage après sondage, le même phénomène se reproduit. Quand la cote
de popularité de Lionel Jospin monte, celle de Jacques Chirac suit. Et inversement, comme l'indique la dernière batterie d'enquêtes d'opinion de février. Dans le baromètre Ifop-Journal du dimanche, le chef de l'Etat, avec 56% de satisfaits, et le Premier ministre, avec 53%, perdent tous deux quatre points (1). Dans le baromètre Ipsos-le Point (2), la cote de Jacques Chirac baisse de trois points (59%) et celle de Lionel Jospin de sept (57%). Dans celui de Sofres-Figaro magazine de la semaine précédente (3), leurs chutes étaient respectivement de quatre points pour le président de la République, qui, avec 49% se retrouvait pour la première fois depuis juin 1998 sous la barre des 50%, et de trois points pour le chef du gouvernement (53%).
Principales raisons invoquées pour expliquer cette chute du couple exécutif: la polémique sur la cagnotte fiscale et son montant, ainsi que la laborieuse mise en place des 35 heures dans les entreprises, considérée, selon l'analyse de l'Ifop, comme «illusoire, trop mécanique, difficile à appliquer et peu créatrice d'emplois». Une situation pour le moins paradoxale, puisque, sur tous ces sujets, Jacques Chirac n'a pas cessé de critiquer la démarche gouvernementale sans y gagner pour autant. Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, le chef de l'Etat voit sa cote indexée sur celle de Lionel Jospin. Il n'arrive pas à s'en démarquer, contrairement à ce qu'avait su faire François Mitterr