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Libération

Contre Haider, Aubry érige le social. Elle a présenté à Bruxelles une contribution avec ses collèges belge et italien.

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publié le 22 février 2000 à 22h41

Bruxelles, envoyé spécial.

Interdite samedi de manifestation anti-Haider, ­ comme l'ensemble des membres du gouvernement français ­ , Martine Aubry s'est rattrapée hier lors d'un voyage éclair à Bruxelles. La ministre de l'Emploi et de la Solidarité a présenté avec ses collègues belge Laurette Onkelinx et italien Cesare Salvi une contribution «pour une Europe du plein-emploi et de la cohésion sociale», conçue sans ambiguïté comme un contre-feu à la montée de l'extrême droite en Autriche.

Infléchir à gauche. La démarche, pour les trois ministres, est à usage aussi bien externe qu'interne. Ce n'est pas seulement le Premier ministre anglais Tony Blair et le chancelier allemand Gerhard Schröder qui sont visés, même si l'objectif principal de la démarche est de les pousser à infléchir vers la gauche la politique sociale européenne. C'est aussi, pour Laurette Onkelinx et Martine Aubry, une moyen de montrer à leurs gouvernements respectifs que le geste du vendredi 11 février à Lisbonne, quand elles avaient quitté la salle au moment de l'intervention de leur homologue autrichienne Elisabeth Sickl, n'était pas une simple démonstration théâtrale mais un choix politique mûrement réfléchi.

A Lisbonne, lors de cette réunion qui préparait le sommet des 23 et 24 mars, l'attitude de «Laurette et Martine» avait parfois été sévèrement jugée par les observateurs européens. Inconvenante ou ridicule, selon les critiques. Michel Rocard, chef de file des eurodéputés socialistes français, avait vainem