Vincent Peillon, 39 ans, est député de la Somme depuis 1997. Il est aussi secrétaire national du Parti socialiste chargé des études.
La droite réclame désormais la démission de Roland Dumas. Comme vous, en somme?
Messieurs Goasguen et Debré seraient plus convaincants, en responsables politiques de droite, s'ils affichaient une même intransigeance pour réclamer la démission de leurs collègues et amis Jean Tiberi et Jacques Dominati, spécialistes des faux électeurs. Vous observerez par ailleurs que c'est très tardivement que la droite, contrairement à nous, adopte cette position. Elle semble donc plus de conjoncture que de principe. Le PS préfère se tourner vers le Conseil constitutionnel pour lui demander de trancher. Est-ce par crainte d'attaquer un vieux «cacique» de la mitterrandie?
Seul le Conseil constitutionnel détient, en effet, la clé dans cette affaire. De nombreux socialistes se sont depuis plus d'un an déjà clairement exprimés pour demander cette démission. François Hollande se tourne vers ceux qui ont aujourd'hui la possibilité de sortir des proclamations pour poser des actes. Le PS a adopté pour ce qui le concerne la règle selon laquelle les responsables mis en cause pour des faits graves dans des procédures judiciaires pouvant porter atteinte à l'image du parti doivent se démettre de leur responsabilité. C'est un bon exemple à suivre.
En l'espèce, vous privilégiez donc la responsabilité politique sur la présomption d'innocence que le Parlement s'apprête à renforcer?
Nous sommes totalement attachés à la présomption d'innocence. Nous avons eu raison de la renforcer. Il ne nous appartient pas de juger de l'innocence ou de la culpabilité judiciaire de Roland Dumas. Mais précisém