Trop de dossiers sur la table, de rendez-vous manqués: le doute
commence à poindre sur la capacité et la volonté du Premier ministre à cadencer le «second souffle» de sa politique promis fin septembre. Lionel Jospin, si habile à maîtriser son temps, est désormais soupçonné de le faire perdre à tous. L'Elysée et l'opposition n'ont que l'embarras du choix pour illustrer leur propos.
L'épargne salariale, dont Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie, disait à l'automne qu'elle était «au coeur du projet du gouvernement»? Matignon a préféré ne pas aborder la question dans le projet de loi sur les «nouvelles régulations économiques» qui sera examiné le 15 mars en Conseil des ministres. «Nous préférons nous donner le temps d'arbitrer plutôt que de précipiter des décisions que nous ne maîtrisons pas ensuite», a concédé hier Lionel Jospin. Sans doute lui donnerait-on raison si la liste des sujets en souffrance n'était pas aussi longue. Ainsi du dossier épineux des retraites.
Les retraites. Après plusieurs vagues de concertation tous azimuts et de rapports d'experts plus ou moins télécommandés, on attend toujours que Jospin dévoile les grands axes de la réforme: prévue fin décembre 1999, son intervention a été repoussée de quinzaine en quinzaine. «Le gouvernement n'utilisera pas des faux-fuyants. Il prendra des décisions et les appliquera, comme il s'y est engagé», a promis Martine Aubry, hier.
Les impôts. Il y a aussi la réforme des impôts directs. L'annonce avec un an d'a