Laval, envoyé spécial.
Réalité politique, réalité virtuelle. Jacques Chirac, en visite hier en Mayenne, n'a pas cessé cliquer et de surfer entre ces deux mondes, l'oeil rivé sur l'écran des prochaines échéances électorales.
Président réel, mais candidat virtuel sous le signe de la modernité, le chef de l'Etat a voulu dès son arrivée à Laval se plonger dans le futur pour mieux oublier Jean Tiberi, les bisbilles sanglantes de la droite à Paris, les aléas de la cohabitation. Rien de mieux pour ça qu'une plongée dans la troisième dimension dans la salle de démonstration de l'Ingéniérium, le centre de réalité virtuelle de Laval. Au menu de la projection sur grand écran: crash virtuel d'une Clio Renault, design virtuel d'une automobile, présentation virtuelle du centre-ville de cette préfecture. Etonnante démonstration qui ne s'adresse pas encore aux politiques abonnés aux sondages. Reste le rêve pour oublier la dissolution ratée. «Grâce à la réalité virtuelle, nous ne sommes plus là où nous sommes mais là où nous pensons être, là où nous voulons agir», a expliqué un responsable. «C'est superbe», a lâché le président de la République, qui n'a d'autre solution virtuelle pour se faire entendre que le verbe, alors que Lionel Jospin tient les rênes du pouvoir. Casquette de chef. Intarissable sur les innovations technologiques, le monde des start-up, «le monde de demain», Jacques Chirac a voulu tempérer les incertitudes sur cet au-delà: «Il y a naturellement un risque de fossé numérique