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Libération

Contre les exclusions, Chirac se fait apôtre de la lecture. En Mayenne, le Président était à une table ronde sur l'illettrisme.

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publié le 26 février 2000 à 22h35

Château-Gontier, envoyé spécial.

C'est toujours le même rituel. La première journée d'un voyage en province pour Jacques Chirac est politique, la seconde compassionnelle. Ce qui ne veut pas dire que la politique soit absente. Elle se fait dans les cuisines, à l'abri des oreilles indiscrètes pour éviter le mélange des genres. Vendredi, avec une table ronde sur l'illettrisme dans le centre culturel des Ursulines à Château-Gontier, fief du sénateur-maire centriste Jean Arthuis, le chef de l'Etat n'a pas dérogé à ses habitudes pour clore cette virée de quarante-huit heures en Mayenne.

Réseau. Le romancier Alexandre Jardin, l'un des animateurs de l'association Lire et faire lire ­ qui, avec 115 écrivains, a lancé un appel aux retraités pour transmettre aux enfants le plaisir de la lecture ­, a joué les grands témoins de la réunion. «Ce réseau passe au-delà des clivages droite-gauche. Il faut que les partis républicains aident la société civile quand elle se prend en charge» et «que l'on arrête de jeter l'anathème sur les profs ["]. Le drame aujourd'hui, c'est que même les bons élèves ne lisent plus.» En attendant, il espère bien, grâce aux bataillons de retraités lecteurs dans les écoles, «gagner cette guerre» contre l'illettrisme «par le plaisir». Et de conclure: «On ne demande pas un sou aux politiques car on est là pour vous aider, et pas l'inverse.»

Couplet. Jacques Chirac a opiné. «Nous sommes entrés de plain-pied dans la société de l'informatique. C'est même la première gran