Des portes qui claquent, des mots qui blessent: quatre jours après
l'entrée en campagne de Jack Lang, la tension est déjà vive entre ses partisans et ceux de son challenger Bertrand Delanoë. Sur fond de réveil de guerre de courants Fabius-Jospin, de suspicions sur l'intérêt même de gagner la capitale dans la perspective de la future campagne présidentielle de Lionel Jospin, le climat s'envenime. Vendredi soir, lors d'un bureau fédéral du PS Paris, les équipes des deux candidats à l'investiture socialiste aux municipales se sont ouvertement écharpées. En fin de réunion, vers minuit, les amis de Lang, emmenés par Roger Madec, le maire du XIXe arrondissement, ont brusquement quitté la salle. Objet du contentieux: l'organisation du mois de campagne interne entre les deux postulants, qui débouchera sur un vote des militants le 30 mars. Hier, Lyne Cohen-Solal, adversaire aux législatives de Jean Tiberi et porte-parole de Jack Lang, s'interrogeait: «A quel jeu joue-t-on? Au rythme où nous allons, on risque de perdre Paris avant même d'avoir un chef de file"» Le patron de la fédération PS de Paris, Patrick Bloche, préférait minimiser: «Il est normal qu'en début de campagne chaque camp cherche à peser pour fixer les règles du jeu qu'il estime lui être les plus favorables.»
Le principal point de litige entre Delanoë et Lang traduit la tonalité que chacun veut donner à cette campagne interne. Il porte sur le nombre des confrontations directes, entre eux, face aux militants. Le sénateu