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Interview

«Comme un puzzle» «La Vie moderne» vue par Laurence Ferreira Barbosa.

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«La Vie moderne», «Magnolia» et «le Goût des autres»: des fictions polyphoniques, emblématiques de l'époque qui examinent la société par strates.
publié le 1er mars 2000 à 23h08

Quarante-deux ans, de faux airs de grande adolescente et, aujourd'hui, après Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel (1994) avec Valeria Bruni Tedeschi et J'ai horreur de l'amour (1997) avec Jeanne Balibar, un troisième long-métrage: la Vie moderne. Une comédie où l'on retrouve le goût de Laurence Ferreira Barbosa pour les caractères un peu disjonctés et les dérapages cocasses de la vie quotidienne. Entretien.

Avez-vous l'impression d'avoir beaucoup attendu avant de tourner?

Non. J'ai le sentiment que mes films viennent à leur heure. Je suis lente, il me semble normal que les choses prennent du temps. Après mes trois courts-métrages, j'avais entamé la rédaction d'un premier scénario de long-métrage, On appelle ça dormir. Je l'ai travaillé, réécrit pendant deux ans, sans arriver à décrocher l'avance sur recettes: il dort toujours. J'avais eu vent de gens qui s'accrochaient, faisaient trois dépressions nerveuses, s'enlisaient définitivement. J'ai préféré repartir sur un autre projet, Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel. Et puis, entre 20 et 30 ans, il fallait bien que je gagne ma vie, j'ai fait plein de petits jobs, caissière au cinéma République, secrétaire ...

Mais le cinéma était une vocation?

Il s'est imposé petit à petit. Enfant, adolescente, je voyais assez peu de films. J'ai vécu en province, dans plusieurs provinces successives. Finalement, j'ai quitté Antibes et ma famille pour m'inscrire à Vincennes, avec un vague intérêt pour