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Libération

Rhône-Alpes: fausse union de famille à droite. Charles Millon et quelques mégrétistes ont voté le budget de la région. Un retournement dû à l'approche des municipales.

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publié le 1er mars 2000 à 22h50

Anne-Marie Comparini ne se connaissait pas tant d'amis. La

présidente UDF du conseil régional de Rhône-Alpes a fait adopter son budget vendredi par une majorité de 67 voix de droite. Elue contre son camp en janvier 1999, soutenue à bout de bras par la gauche depuis un an, elle a, cette fois, reçu non seulement le soutien inattendu de son prédécesseur et ennemi juré Charles Millon, mais celui d'une poignée d'anciens mégrétistes récemment recyclés en «divers droite». Les socialistes se sont abstenus et le reste de la gauche a voté contre. En 1999, Comparini avait dû recourir au «49.3 régional» pour faire passer son budget. Les municipales étaient loin. Elles échauffent aujourd'hui tous les esprits.

La droite, qui se déchire déjà autour de la succession de Raymond Barre à Lyon, tente de montrer un visage uni à la région. «Les rangs se resserrent», observe la députée européenne (RPF) Florence Kuntz. Dans le capharnaüm lyonnais, chacun cherche à ne pas se faire trop d'ennemis. Même Charles Millon, qui s'est déclaré candidat, semble vouloir enterrer la hache de guerre. Raymond Barre lui avait d'ailleurs conseillé la semaine dernière de «se faire accepter par l'opinion républicaine», après avoir présidé la région grâce aux voix des élus du FN.

Venin. S'il ne parvient pas à réintégrer le jeu lyonnais, Millon peut, en tout cas, espérer neutraliser la présidente de région en lui apportant une aide bien embarrassante. Visiblement mal à l'aise devant ce retournement de situation, cette de