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Libération

«Pas d'amnistie pour les tueurs d'Erignac». Jospin s'est gardé d'évoquer le sort des autres nationalistes.

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publié le 2 mars 2000 à 23h07

Dominique Erignac, la veuve du préfet assassiné, peut être rassurée.

Hier à l'Assemblée nationale, Lionel Jospin, répondant à une question d'Anne-Marie Idrac (UDF, Yvelines), a assuré qu'il n'y aurait jamais «d'amnistie pour les assassins du préfet Erignac». Dans une lettre ouverte publiée par le Monde, Dominique Erignac avait demandé «aux représentants de l'Etat» de ne pas amnistier «tous ceux qui ont commis des crimes et notamment ceux qui ont abattu [son] mari». Le Premier ministre n'a pas précisé, hier, si son refus d'une amnistie pour les assassins du préfet s'appliquerait aux autres nationalistes mis en cause par la justice. Jean-Guy Talamoni, chef de file de Corsica Nazione, a maintenu, hier, la revendication nationaliste d'une «amnistie de tous les militants incarcérés et poursuivis», y compris, donc, les membres du commando soupçonné d'avoir assassiné le préfet Claude Erignac. Par ses déclarations, Lionel Jospin a tenté de mettre fin à une polémique suscitée par certains de ses propos. Peu de temps après la réunion des élus corses à Matignon, début décembre, il avait déclaré, dans l'avion qui le ramenait du Japon, que «l'amnistie, c'est comme les jours de grève, ça se discute à la fin». Le 8 février, il ajoutait que cette question ne se posait pas «à [ses] yeux aujourd'hui». Un «aujourd'hui» qui laissait planer le doute sur ses intentions futures et qui inquiétait Dominique Erignac. De même qu'une majorité de Français. Selon un sondage Louis Harris (1) publié demai