Lionel Jospin palabre-t-il en sous-main avec les nationalistes
corses? L'opposition en est convaincue. Pour preuve, elle brandit la rencontre du 22 janvier entre trois responsables du Grand Orient de France, parmi lesquels se trouvait un délégué national du PS, Serge Jakobowicz suspendu depuis de toutes ses fonctions par la Rue de Solférino , et quatre représentants des mouvements nationalistes. Le Premier ministre a assuré, hier, que son gouvernement n'avait pas été informé de ces «contacts et conciliabules».
L'homme de confiance. Pourtant, l'un des membres du cabinet de Jean-Pierre Chevènement, Gérard Cureau, conseiller pour les affaires réservées, avait été prévenu de cette rencontre avant qu'elle ne se tienne. A l'origine de l'affaire, Raymond Ceccaldi, président du conseil économique, social et culturel de Corse et membre du conseil de l'ordre du Grand Orient de France (GO). Il contacte le Grand Maître de l'obédience, Simon Giovannaï, pour lui expliquer que certains nationalistes veulent s'intégrer dans le processus de paix. Le principe d'une réunion est arrêté. Avant même que la date en soit fixée, le GO prend la peine d'avertir, «par précaution», Gérard Cureau. Ce conseiller du ministre de l'Intérieur, bombardé en 1981 préfet du Territoire de Belfort, a retrouvé il y a trois ans la Place Beauvau. Réputé «homme de réseau», il est surtout l'«homme de confiance» du ministre. Difficile de penser dans ces conditions qu'il ne l'a pas alerté. Jean-Pierre Chevènement a affir