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Libération

Au Havre, une gauche divisée pour la mairie. Le PS de Seine-Maritime refuse d'offrir la tête de liste havraise au PCF.

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publié le 4 mars 2000 à 23h05

Le Havre, de notre correspondante.

Cette fois, c'est décidé. Les socialistes du Havre ne céderont pas: «L'avenir de notre ville ne peut se décider à Paris!» Quand ils ont appris que les négociations nationales entre le PS et le PCF offraient au député communiste Daniel Paul la tête de liste de la gauche plurielle aux municipales de 2001, ils sont montés au créneau. Guy Fleury, conseiller régional de Haute-Normandie, Paul Dhaille, député de la circonscription Le Havre-Lillebonne, et Rémy Enault, secrétaire de la section locale, ont annoncé, jeudi lors d'une conférence de presse, qu'ils n'avaient pas été «associés à cette décision» et qu'ils refusaient les diktats des états-majors parisiens. Jugeant qu'ils ont davantage de chances que le PCF de réaliser un bon score pour déloger la droite, ils revendiquent de conduire la liste de gauche, tout en prônant l'union: «Nous ne ferons le cadeau de la division ni à la droite ni aux communistes.» Pendant trente ans bastion communiste, Le Havre s'était donné au RPR Antoine Rufenacht en 1995, le préférant au maire sortant (PCF) Daniel Colliard, le dauphin d'André Duroméa. Sous la bannière du populaire «Duro», ouvrier, résistant et déporté, plébiscité depuis 1971 par les électeurs et toujours réélu, tous, communistes et socialistes, acceptaient de se rassembler. En 1989, quelques socialistes avaient bien tenté de briser cette unanimité. En vain. Ils avaient dû finalement se rallier à la majorité de gauche. C'est le grand bourgeois protest