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Libération

Bercy avoue une pression fiscale record en 1999. Les prélèvements obligatoires ont représenté 45,7% du PIB. Le gouvernement envisage une baisse d'un point en 2000.

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publié le 4 mars 2000 à 23h04

C'est historique. En 1999, les prélèvements obligatoires ­ impôts

nationaux, locaux et cotisations ­ ont explosé, représentant 45,7% du produit intérieur brut (PIB), soit 0,8 point de hausse en l'espace d'un an. Record battu: jamais la puissance publique n'avait autant ponctionné la richesse nationale. Echaudé par l'épisode de la «cagnotte» fiscale et le déficit de communication occasionné, Bercy a donc choisi la transparence, non sans exprimer son regret d'avoir à «anticiper un peu sur des statistiques pas encore complètement calées» et qui seront publiées la semaine prochaine. Conscient du dérapage, Lionel Jospin est monté lui-même en première ligne vendredi: «Ce record de taux de prélèvement est un phénomène mécanique et transitoire», a-t-il insisté. Bercy envisage que le taux de prélèvements obligatoires baisse d'un point en 2000, pour atteindre 44,7% du PIB, soit un niveau inférieur à celui de 1997. Pressentant le coup, Dominique Strauss-Kahn avait, dès l'été 1999, annoncé un prévisible dérapage du taux de prélèvement. L'ancien patron de Bercy avait concédé un taux de 45,3% du PIB. C'était déjà admettre que le gouvernement n'aurait pas matière à pavoiser sur le front des ponctions fiscales et sociales en 1999. D'autant plus que, par trois fois depuis les législatives de juin 1997, Lionel Jospin et son ministre de l'Economie s'étaient publiquement engagés à ramener le taux de prélèvement sous la barre des 44,7%.

Vendredi, l'opposition n'a pas manqué de donner de la voix.