Montpellier, de notre correspondante.
Le Languedoc-Roussillon sera-t-il la seule région à ne pas avoir de contrat de plan avec l'Etat, qui prévoit d'injecter 9 milliards de francs dans la vie économique, culturelle et sociale locale? Bouclée dans les autres conseils régionaux, la négociation vire ici au dialogue de sourds. Tandis que Jacques Blanc, le président DL de la région, dévoilait vendredi à la presse ses propositions, le préfet rappelait, lui, quelques heures plus tôt, l'obligation de la région de s'inscrire comme les autres dans la politique définie par le Premier ministre.
Cette guerre des nerfs traduit, en réalité, une interprétation radicalement différente des lois de décentralisation, exacerbée par l'alliance passée par Jacques Blanc avec l'extrême droite, laquelle a fait de la baisse des impôts une condition de son adhésion à la majorité de droite.
«Jusqu'à nouvel ordre, les routes, la politique de la ville et l'insertion sociale des jeunes en difficulté sont des compétences exclusives de l'Etat», explique-t-on au cabinet de Blanc. Traduction: le conseil régional n'a pas à y mettre un sou. «La République a un souci de cohésion nationale et ne peut pas supporter seule l'impopularité de l'impôt», répond-on à la préfecture. «Jacques Blanc campe sur des positions extrêmes pour cacher son isolement total, observe, de son côté, Paul Alliès, conseiller régional PS. Partout ailleurs, les départements et les villes ont été associés aux négociations et ont mis au pot, rédu