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Libération

Qui sème la colère récolte les adhésions. Profitant de l'effet Bové, la Confédération paysanne a été la star du Salon.

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publié le 6 mars 2000 à 23h04

L'homme est agriculteur dans le Morbihan. Inquiet de voir les

exploitations de son village s'agrandir sans cesse au détriment des petites fermes, il est venu discuter samedi avec François Dufour, le porte-parole de la Confédération paysanne, sur le stand de ce syndicat, au Salon de l'agriculture. «La Confédération paysanne, elle défend les petits, explique-t-il. Nous, on est bouffés, complètement bouffés. Il y a dix ans, il y avait 13 fermes d'une surface moyenne de 39-40 hectares sur ma commune. Aujourd'hui, il en reste 3 et elles font 140-150 hectares. Il faut que le monde agricole réagisse. Surtout ceux qui sont en bas de l'échelle.» François Dufour écoute, explique, convie l'homme à des réunions publiques qui auront lieu en Bretagne dans les prochaines semaines.

Depuis l'ouverture du Salon, il y a huit jours, le stand de la Confédération paysanne est quotidiennement assiégé. «Par rapport à l'année dernière, c'est inimaginable, sans commune mesure», s'exclame son porte-parole. Entre-temps, il est vrai, ce syndicat est devenu célèbre grâce à son porte-drapeau, José Bové, devenu star des médias à la suite du démontage du McDonald's de Millau (Aveyron), au mois d'août, et des manifestations dans les rues de Seattle (Etats-Unis), lors de la réunion de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) en décembre. Depuis, la Confédération paysanne est devenue un nouveau maître à penser. «Les gens viennent nous féliciter, poser des questions, demander quelles solutions on propose pour so