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Libération

Egalité au travail: l'Assemblée affiche sa modestie. Avec la proposition de loi socialiste discutée hier, ce sera à la fonction publique de montrer l'exemple.

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publié le 8 mars 2000 à 23h01

Personne n'est dupe: les hasards du calendrier ont bien servi le

groupe socialiste à l'Assemblée, qui a profité du 7 mars (veille de la traditionnelle Journée internationale des femmes) pour proposer de légiférer sur l'égalité professionnelle. Mais, pour intéressante que soit la question, le débat d'hier n'a pas permis d'apporter beaucoup de réponses. Car, sauf en ce qui concerne la fonction publique, les ambitions de la proposition de loi (présentée par Catherine Génisson, qui avait, le 2 septembre dernier, remis un rapport au Premier ministre sur le sujet) sont restées modestes.

La députée socialiste du Pas-de-Calais ne s'en est d'ailleurs pas cachée, rappelant avec insistance hier matin que sa proposition ne remet pas en cause le dispositif législatif qu'avait fait voter Yvette Roudy en 1983 mais «en est au contraire le prolongement». «La loi Roudy, a-t-elle expliqué, demeure d'une actualité brûlante, au point qu'on peut se demander si la réduction des inégalités persistantes entre hommes et femmes ne doit pas emprunter d'autres voies que celles de la loi.»

«On peut dès lors s'interroger sur la nécessité de légiférer», n'a pas manqué de relever Marie-Thérèse Boisseau (UDF, Ille-et-Vilaine) pour l'opposition. Surtout quand les seules innovations apportées par les socialistes pour les entreprises privées sont d'instaurer une obligation de négocier tous les trois ans sur l'égalité professionnelle dans l'entreprise, et de renforcer les sanctions pour celles qui ne respectent pas