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Libération

Jospin, le plaisir de se rebiffer à l'Assemblée. Accusé d'«immobilisme», le Premier ministre réplique en vantant son bilan.

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publié le 9 mars 2000 à 22h58

Il n'avait pas prévu de parler. Quand, lors de la séance des

questions d'actualité, Maurice Leroy, député UDF de Loir-et-Cher, l'a interrogé, le Premier ministre n'écoutait même pas. Il a dressé l'oreille quand le parlementaire a mis en cause la «méthode Jospin». Il s'est redressé à la critique sur son «immobilisme». Alors, comme un diable sortant de sa boîte, il s'est levé et a ouvert la partie de catch: «Vous parlez d'immobilisme, mais"»

Hier, à l'Assemblée nationale, Lionel Jospin s'est payé ce que l'un de ses conseillers appelle «un moment de politique pure». Traduire: il a voulu répondre personnellement aux diverses attaques et difficultés qui l'accablent. Déstabilisé par son voyage au Proche-Orient, affaibli par l'interminable débat sur les baisses d'impôt à venir, gêné par la montée du conflit à Bercy, attendu au tournant sur le dossier des retraites, il voit sa cote baisser dans les enquêtes d'opinion. Dernier en date, un sondage Ifop-l'Express indique que seulement 38% des Français «souhaitent» qu'il soit élu président de la République. Une baisse de six points en un mois, tandis que Jacques Chirac demeure stable à 40% (1).

Redresser la barre. Alors, hier, se livrant à un exercice qu'il affectionne, Lionel Jospin a saisi l'occasion pour tenter de redresser la barre. D'abord en vantant son bilan: «Plus d'un million d'emplois créés depuis deux ans et demi, bel exemple d'immobilisme! Plus de 570 000 chômeurs de moins dans ce pays, bel exemple d'immobilisme! Des réformes s