Vent debout contre la réforme de Bercy. Les députés PS se sont
massivement rendus, hier, à la réunion de leur groupe, salle Colbert, afin de dire leur fait au ministre de l'Economie Christian Sautter et à la secrétaire d'Etat au Budget Florence Parly. Soutenu par un auditoire impatient et survolté, Paul Quilès (Tarn) a décoché la première flèche: «Personne ne doute de la nécessité de réorganiser en profondeur l'administration fiscale, mais la réforme est à l'évidence mal engagée», a-t-il indiqué en substance.
Faute d'avoir pris le temps de la négociation et du dialogue, le locataire de Bercy, selon le président de la commission de la défense, s'est condamné à l'incompréhension: «Tout ce que vous pourrez dire désormais sera source de malentendus», a insisté Quilès. Et celui-ci d'assortir son constat d'échec d'une suggestion pressante: décréter le «gel de la réforme» et nommer un médiateur extérieur à l'administration afin de renouer les contacts entre les différentes parties. Une intervention saluée par un tonnerre d'applaudissements. De quoi renseigner l'entourage des ministres sur l'état d'esprit du groupe PS. Si doute il demeurait, Marc Dolez s'est chargé de les éradiquer définitivement: prenant à son tour la parole, le député du Nord a précisé que le dialogue prôné par Sautter ne trouve pas de concrétisation au niveau local, ce qui attise le mécontentement: «Nous devons ouvrir des négociations sur les missions qui incombent à l'administration fiscale. Il serait suicidaire