Basse-Terre, envoyée spéciale.
Tous les bains de foule n'ont pas la même saveur. Celui d'hier était tiédasse. Pour sa première visite en Guadeloupe depuis son élection à la présidence de la République, Jacques Chirac, réputé pour avoir la cote avec les Antillais, n'a guère mobilisé. Quelques centaines de personnes l'attendaient devant la mairie de Basse-Terre. Petites filles déguisées en majorettes, mamies vêtues de costumes traditionnels, en service commandé pour la plupart. «Je suis venue parce que Lucette me l'a demandé», expliquait la présidente d'un club du troisième âge. Ses voisines ont également voulu faire plaisir à Lucette Michaux-Chevry, maire RPR de la ville, présidente de la région et grande copine de Jacques Chirac. Avec juste ce qu'il faut de chaleur pour faire oublier au président de la République son bide à la Réunion en décembre. L'Elysée avait misé sur un accueil triomphal qui aurait permis au chef de l'Etat de prendre l'avantage sur son Premier ministre. Lionel Jospin l'avait devancé en Guadeloupe et en Martinique en octobre. A l'applaudimètre, Chirac n'a, pour l'instant, pas apporté la preuve qu'il est le chouchou des domiens. Pourtant, il a tout fait pour marquer Jospin à la culotte en axant son déplacement sur les «souffrances sociales» des populations d'outre-mer. Démunis. Le programme initial avait déplu à Claude Chirac, conseillère en communication de son père, qui l'avait jugé trop «souriant». La fille du Président s'était donc rendue elle-même da