Lionel Jospin a-t-il pris la dernière sortie avant le mur? Vendredi,
à Ajaccio, l'homme qui a mis en minorité José Rossi et ses alliés du moment, les nationalistes, n'est pas n'importe qui: ancien maire de Bastia, Emile Zuccarelli est aussi ministre du gouvernement. «Républicain», hostile à l'autonomie, il avait désapprouvé le dialogue ouvert par le Premier ministre avec les nationalistes. Mais il sait jusqu'où ne pas aller trop loin: en janvier, à la demande expresse de Jospin, il avait accepté d'entreprendre des discussions avec les élus de gauche favorables à une évolution du statut corse. Or, vendredi, c'est à partir d'une motion qu'il avait pris soin de soumettre au préalable à l'Hôtel Matignon et au premier secrétaire du PS, François Hollande, qu'«Emile» a pris la tête de la fronde anti-Rossi.
Dérapages faciles. Et tant pis pour le «processus de paix» amorcé le 13 décembre. C'est que, depuis, plusieurs faits ont modifié la donne. Primo: se sentant encouragés par des propos maladroits du Premier ministre, les nationalistes poussent l'idée d'une amnistie, y compris pour Yvan Colonna, l'assassin présumé du préfet Erignac, toujours en fuite; du coup, la veuve du préfet a ouvert un combat aussitôt relayé par la droite. Secundo: en forçant sur l'autonomie, les propositions de José Rossi mettent Jacques Chirac en position de bloquer le processus au nom de l'unité de la République. Enfin, et surtout, la rencontre qui a réuni nationalistes et responsables du PS au Grand Orient d