Martinique, envoyée spéciale.
Le temps était à la pluie. Le chef de l'Etat ne s'est pas mouillé en abordant samedi à Schoelcher (Martinique) le délicat dossier de l'évolution institutionnelle des DOM. Il a laissé le gouvernement attendre le gros grain avec sa loi d'orientation qui doit être présentée au Parlement le 10 mai. «Toutes les propositions, dès lors qu'elles ne mettent pas en cause notre République et ses valeurs, sont recevables et légitimes», a-t-il déclaré. Manière de ne pas trancher.
Statut. En pesant soigneusement chaque mot. Il a ainsi qualifié le texte qui sert de base au projet du gouvernement de «rapport de qualité». Avant de saluer la démarche «intéressante» de Lucette Michaux-Chevry, Alfred Marie-Jeanne et Antoine Karam, respectivement présidents des conseils régionaux de Guadeloupe, Martinique et Guyane, qui réclament un statut proche de l'autonomie. Et de marteler: «Aucune de ces démarches ne me gêne, aucune de ces approches ne me choque.»
Refusant de se prononcer sur les différentes voies, le président de la République a voulu cadrer le débat. Selon lui, «l'institution départementale, fondée sur l'assimilation, a probablement atteint ses limites». Il estime que chaque collectivité d'outre-mer doit pouvoir bénéficier d'«un statut sur mesure». A deux conditions: le respect de «l'unité de la République» et «la règle de la démocratie, qui suppose que toute modification statutaire substantielle soit explicitement approuvée par les populations concernées». Jusq