Soupir d'un chiraquien: «Cinq ans dans l'opposition, c'est long.» Et
sourire. Depuis le faux pas de Lionel Jospin en Israël, la droite se remet à rêver. A l'Elysée, l'optimisme est de mise. Les sondages passent au vert quand ceux du Premier ministre virent à l'orange. Longtemps scotché à la cote de Lionel Jospin, Jacques Chirac se met à le distancer. Décrié par ses troupes, le voilà courtisé par les parlementaires. Avec, en relais, les présidents de groupe de l'opposition à l'Assemblée nationale et au Sénat, chargés de court-circuiter les candidatures présidentielles de François Bayrou ou d'Alain Madelin.
Pas besoin de violenter les patrons des groupes RPR, UDF ou DL. «En cette période difficile, nous avons un seul devoir: soutenir le chef de l'Etat. Toute autre attitude compromet nos chances pour demain. Je compte sur Roger Romani et Bertrand Landrieu (respectivement conseiller et directeur de cabinet de l'Elysée, ndlr) pour lui transmettre ce message d'estime et de bon sens», affirmait, en janvier, Henri de Raincourt, le patron des sénateurs RI en présence de ses homologues de l'opposition qui font leur la stratégie de reconquête du chef de l'Etat. Levier parlementaire. Une stratégie qui s'appuie sur la proximité des législatives, en mars, et de la présidentielle, en mai 2002, un an après les municipales. «Jacques Chirac a toujours dit que la présidentielle serait à six tours», assure le sénateur DL Jean-Pierre Raffarin. Oubliée la dissolution. Jacques Chirac s'accroche à