C'était prévisible. Les syndicats des finances reçus hier à Bercy
par les directeurs de cabinet du ministre de l'Economie, Christian Sautter, et de sa secrétaire d'Etat au Budget, Florence Parly, ainsi que par les directeurs d'administration, ont claqué la porte au bout d'une heure et demie. A l'évidence, le texte sur lequel les ministres et les partenaires sociaux étaient tombés d'accord, vendredi, au terme de six heures de négociations sur la réforme de l'administration fiscale, souffre d'interprétations divergentes. Ainsi, les syndicats se sont étranglés en découvrant la note que la Direction générale des impôts a, samedi, adressée aux directeurs départementaux des services fiscaux. «C'est une provocation insensée», a dénoncé la CFDT, reprise par toutes les fédérations. Le document recadre le débat: «Seul le compte rendu de la réunion du 10 mars, négocié et convenu avec les fédérations syndicales, fait foi. Il n'y est pas question de "suspension de la réforme, contrairement aux comptes rendus de presse». Rien de choquant jusque là. La suite est plus litigieuse. Ainsi, vendredi, les syndicats avaient quitté Bercy persuadés que l'on allait rediscuter du contenu exact de «l'interlocuteur fiscal unique», colonne vertébrale de la réforme. Or, le document poursuit: «Un processus de négociation approfondie est renoué, qui va se dérouler tout au long des prochains jours autour de l'objectif partagé de la mise en oeuvre du concept de l'interlocuteur fiscal unique.» Bref, on ne re