Cela manquait au tableau. Relayant avec deux temps de retard les
soupçons de dissimulation des finances publiques qui pèsent sur Bercy, les sénateurs ont décidé d'aller y voir d'un peu plus près. Le rapporteur RPR du budget, Philippe Marini, et le président centriste de la Commission des finances, Alain Lambert, ont hier profité de l'audition du ministre de l'Economie Christian Sautter et de sa secrétaire d'Etat au Budget Florence Parly pour leur annoncer une «visite de courtoisie» aux allures de descente en force au sein de l'administration des finances. Dans les prochaines semaines, une délégation sénatoriale pilotée par les deux impétrants, entourés des rapporteurs spécialisés sur tous les postes budgétaires clés (charges communes, comptes spéciaux du Trésor, services financiers et fonction publique), effectueront une «mission de contrôle» sur plusieurs semaines.
Programme chargé. «Notre intervention n'est pas ponctuelle, elle a pour but d'éclairer le débat d'orientation budgétaire, préalable au projet de loi de finances 2001, qui aura lieu aux environs du 15 juin», insiste Philippe Marini. Au regard du programme à rallonge de la mission, il ne restera plus guère de zone d'ombre dans le processus budgétaire. En vrac, le Palais du Luxembourg ambitionne d'analyser la méthode d'évaluation des recettes 2000 au regard des réalisations 1999 et de la révision en hausse de la croissance; de faire le point sur la valeur des participations de l'Etat dans les entreprises cotées