Menu
Libération

Jospin-Bové: dîner et tutoiement. Souvenirs du Larzac, bilan de Seattle"" Opération séduction.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mars 2000 à 23h30

Quand Jospin pêche des voix à gauche, c'est souvent en dînant. Un

soir avec Daniel Cohn-Bendit, pour un tête-à-tête de quatre heures. Une autre fois en couple, avec Robert Hue et sa femme. Et, mercredi soir, à la veille de son intervention télévisée, avec José Bové, le dirigeant de la Confédération paysanne et héraut de la lutte anti-OMC.

Patrick Lemasle, suppléant de Jospin devenu député de Haute-Garonne en juin 1997, et ancien de la Confédération paysanne, s'était chargé de jouer les entremetteurs. Mercredi soir, la voiture officielle est venue chercher José Bové et l'a emmené Chez Benoît, un bistrot de luxe près de l'Hôtel de Ville. D'emblée, Patrick Lemasle a proposé que tout le monde se tutoie. Alors José a tutoyé Lionel, et réciproquement. Lionel avait fait l'effort de lire le livre de Bové, «au moins le début», note celui-ci. Ensemble, ils se sont souvenus d'un pique-nique politique sur le Larzac, où Jospin s'était rendu en 1987. De fil en aiguille, Bové a raconté le caillassage de Mitterrand par des militants gauchistes, en 1974, toujours sur le Larzac. Jospin a souri: les caillassages, ça le connaît désormais.

Puis ils ont parlé pendant deux heures. Ils ont fait le bilan de Seattle. Bové a attaqué la stratégie du négociateur français, Pascal Lamy, ami personnel de Jospin. Celui-ci a reconnu qu'il y avait peut-être eu quelques ratés. Le Premier ministre a semblé en pleine réflexion sur la stratégie de la France en matière de commerce international, à l'occasion de la p