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Libération

Le Pen déchu en Provence.

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publié le 18 mars 2000 à 23h30

Vendredi matin, l'affaire a pris moins d'une minute: Jean-Marie Le

Pen n'est plus conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. La région a officiellement accueilli son remplaçant, Jean-Paul Rippoll, «traître mégrétiste» des Alpes-Maritimes, selon l'élu déchu. Le Pen s'est bien présenté à l'assemblée plénière, mais il est resté à la porte de l'hémicycle. Le président (PS) Michel Vauzelle lui a fait refuser l'entrée puisqu'il n'a plus de mandat. Le Pen n'a pas tenté le passage en force, bien qu'il eût roulé des mécaniques ces jours derniers, en affirmant qu'il ne se plierait pas à une décision «injuste», même si le préfet envoyait «les Waffen-SS». Se prévalant d'un nouveau poste de «conseiller politique» de ses amis FN, il a pris place, brièvement, dans la loge des collaborateurs de groupes politiques, avant d'aller vitupérer devant la presse, puis de quitter l'hôtel de région (photo). En protestation, le groupe FN, qu'il présidait, a quitté l'assemblée, qui s'apprêtait à débattre du budget. Condamné à trois mois de prison avec sursis pour des violences commises en 1997 contre une candidate PS aux législatives, le patron du FN a aussi écopé d'un an d'inéligibilité. Cette peine étant définitive depuis le rejet de son pourvoi en cassation en novembre, le préfet a déclaré le délinquant «démissionnaire d'office» le 23 février. Estimant qu'être inéligible ne signifie pas être déchu de ses mandats, Le Pen a introduit un recours (non suspensif) au tribunal administratif. Et il