Menu
Libération

Le pari de la renaissance.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 mars 2000 à 23h20

C'est le congrès de «la mutation». Celui qui doit incarner la

modernisation du PCF et consacrer la rénovation du Parti communiste. En dépit des grains, comme les élections européennes, Robert Hue mène sa barque. Il a gagné à sa cause les «refondateurs» du parti, marginalisé une opposition orthodoxe éclatée, éloigné les plus hostiles au changement (comme Maxime Gremetz). Il peut considérer le XXXe congrès du PCF, qui débute aujourd'hui à Martigues (Bouches-du-Rhône), comme un quitus à sa ligne. Ce congrès sera-t-il le dernier du PCF? Né il y a 80 ans, le Parti communiste est en fin de cycle, après l'effondrement il y a dix ans et du mur de Berlin et de l'empire soviétique. Le secrétaire national fait de Martigues un «congrès fondateur» aussi important que celui de Tours, en 1920. Certes, il exclut toute «liquidation» et le changement de nom n'est pas à l'ordre du jour. Mais les modifications de structures, l'abandon des organes dirigeants à forme pyramidale (l'une des caractéristiques des PC), les «outils» nouveaux pour approfondir une «visée communiste», pour «dépasser le capitalisme» et non l'abroger, autant de renouvellements profonds qui font craindre une «dérive» sociale-démocrate aux plus conservateurs. Hue s'est toujours défendu de vouloir être le «Monsieur Plus» de la majorité. A fortiori d'être une sorte d'aile gauche du PS. Mais sa posture ­ un pied au gouvernement, un pied dans les manifestations ­ tourne parfois au couac quand Bernard Thibault, patron de la CGT, r