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Libération

Les entreprises publiques au secours des retraites?

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publié le 23 mars 2000 à 23h22

Les entreprises publiques pourraient à l'avenir être sollicitées

pour alimenter le fonds de réserve retraite. Hier matin sur RTL, Lionel Jospin l'a dit à demi-mot: «Nous ne sommes pas hostiles, et donc je ne récuse pas le principe de réfléchir à la question de savoir si des actifs d'entreprises publiques pourraient soit gager ce fonds au-delà de 1 000 milliards, soit même l'abonder.»

Le Premier ministre dissipe ainsi le flou qu'il avait laissé planer la veille sur la contribution du patrimoine public au problème des retraites. Mais ce principe posé, Lionel Jospin a précisé: si rien n'interdit d'utiliser des actifs publics pour gonfler la tirelire des retraites, ce ne peut être qu'au cas par cas. «On ne peut pas fonder l'alimentation d'un fonds destiné à garantir les retraites entre 2020 et 2040 sur des effets spéculatifs d'aujourd'hui», a justifié le Premier ministre. A l'heure du grand mécano industriel mondial, Lionel Jospin refuse surtout de se lier les mains: «Les entreprises publiques peuvent mener la bataille de la compétition mondiale parce qu'elles ont des ressources, parce qu'elles ont des dotations en capital. Je pense qu'il faut veiller à ce que ces grandes entreprises françaises puissent continuer à mener des stratégies industrielles.» Ces arguments économiques en cachent d'autres plus politiciens. Les syndicats, à commencer par la CGT, ont fait savoir au Premier ministre leur opposition farouche au projet. Pour cause: les actifs bloqués dans le fonds de réserve