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Libération

Ouverture du XXXe congrès du PCF. Le retour des «ex». Exclus dans les années 50 et 60, quelques grands noms participent au renouveau du parti.

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publié le 23 mars 2000 à 23h22

«Je change donc je suis.» Et quoi de mieux pour afficher le

mouvement que de faire appel aux «ex» communistes qui, plaisante-t-on souvent, constituent le plus grand parti de France. Dans sa quête de modernité, Robert Hue s'est mis en chasse de nouvelles têtes. Celles des virés. En juin 1997, il s'était lancé dans une entreprise de charme à l'égard des grandes figures du parti, exclues dans les années 50 et 60, comme Maurice Kriegel-Valrimont. Aujourd'hui, avec le XXXe Congrès du PCF qui s'ouvre à Martigues, il veut poursuivre.

Attachement quasi charnel. Le ressort qui motive les revenants est souvent le même: la confiance et l'attachement quasi charnel à la «famille» communiste. Une sensibilité à fleur de peau. Et un héritage parfois insupportable. C'est le cas de Lise London. L'épouse d'Artur London, victime du procès de Prague en 1951, reprend sa carte du parti qu'elle avait abandonné en 1981 quand Georges Marchais était aux commandes. Dans l'Humanité de lundi, elle explique pourquoi: «J'ai confiance en l'effort entrepris par le XXXe Congrès, parce que j'y vois une sollicitation de l'intelligence.» Après avoir rappelé son propre passé stalinien, les tortures infligées à son époux et son procès arbitraire que le film l'Aveu de Costa Gavras a popularisé, son «désaccord» à l'aube des années 80, avec un PCF «toujours marqué par le stalinisme», Lise London entend «rendre au socialisme son visage humain». Une confiance inébranlable: «Avec mon mari, décédé en novembre 1986, nous a