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Libération

Perturbation démographique en vue dans le secteur public. Un rapport préconise une meilleure gestion du personnel.

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publié le 23 mars 2000 à 23h22

Le commissaire au Plan, Jean-Michel Charpin, s'était chargé l'an

dernier de tirer la sonnette d'alarme sur l'avenir des retraites. Bernard Cieutat, conseiller à la Cour des comptes, lève un autre lièvre: si la fonction publique continue à ignorer les règles élémentaires de gestion prévisionnelle des emplois, on court à la catastrophe, explique-t-il dans le rapport (1) qu'il doit rendre public aujourd'hui. L'Etat-patron doit impérativement anticiper l'évolution démographique.

«D'ici à 2012, rappelle-t-il en préambule, 45% des agents de la fonction publique de l'Etat partiront à la retraite.» Le rapport Charpin montrait l'impact que cela aurait sur les besoins de financement des retraites (voir ci-contre). Le rapport Cieutat, pour faire bonne mesure, explique que l'Etat n'est pas du tout assuré de pouvoir remplacer les futurs retraités à l'origine de ce déficit par de jeunes fonctionnaires ayant les qualifications requises.

Pénurie dans le privé. Le constat est simple. La fonction publique embauche de plus en plus de diplômés de haut niveau. Elle a même tendance à recruter des gens surdiplômés pour les postes et les salaires qu'elle leur offre. En période de crise de l'emploi, elle les trouvait sans problème. A partir de 2007, la fonction publique devra embaucher plus de 7 000 agents de catégorie A (bac + 3 et plus) et plus de 40 000 agents de catégorie B (bac + 1 et bac + 2). On ne peut pas «continuer à accroître l'appel à cette partie du marché du travail comme si ça n'avait au