Martigues, envoyé spécial.
Depuis près d'un demi-siècle, jamais les congrès du PCF n'avaient dépassé les frontières de la région parisienne. Interrompue en 1956, au Havre, la tradition a été renouée, hier, à Martigues, dans les Bouches-du-Rhône. Ce XXXe congrès, c'est aussi un clin d'oeil à l'histoire: en 1921, le congrès fondateur du PCF s'était tenu à Marseille, un an après celui de Tours qui avait voté l'adhésion à la IIIe Internationale. Et Martigues, c'est également «un congrès fondateur» qui doit accoucher d'un «nouveau Parti communiste» selon les voeux de Robert Hue. La faucille et le marteau ont été abandonnés en 1996, lors du XXIXe congrès. Cette année, l'Affiche rouge, le poème d'Aragon chanté par Léo Ferré, accueille, dans la vaste Halle de la ville, les délégués pour la grand-messe. Où tout est parfaitement réglé.
«Mise à mort». Chacun dans son rôle: les fidèles du secrétaire national aux anges devant «la mutation», les «refondateurs» déçus par la timidité de Robert Hue; les «orthodoxes», mécontents de cette «fuite en avant» qui s'achèvera par «la mise à mort» du PCF.
Signe que le temps est au changement, ce n'est pas le numéro un du parti qui a prononcé le discours d'introduction, mais un membre de la direction sortante, Jean-Paul Magnon. Pas un discours fleuve, comme autrefois Georges Marchais, dont la mémoire fut saluée hier par quelques applaudissements, mais un bref exercice d'autosatisfaction, en dépit de quelques aveux sur «nos tâtonnements et nos insuffisanc