Sacré Milou! Des membres du gouvernement, Emile Zuccarelli, n'est
pas celui qui a été le plus au charbon. Mais il est l'un des plus exténués. «Certains jours, gouverner, c'est fatigant», a soupiré le ministre de la Fonction publique (PRG), hier sur RMC. Ce qui ne l'empêche pas de se dépenser à faire savoir, via son entourage, qu'il n'est pas partant et que le PRG tient absolument à ce que ce soit lui qui représente la formation radicale au gouvernement (Lire aussi page 19).
Applaudissements. Ainsi va la vie des ministres quand plane la menace d'un remaniement: chacun va au bout de soi-même. Ainsi, hier, au Sénat, Claude Allègre, pour une fois, s'est défendu avec maestria. Et a réussi l'exploit de se faire quasiment ovationner par l'ensemble de l'hémicycle. Fébrile en début de séance, il a reçu charge contre charge. «J'espère que le Parlement ne se fondera pas sur les rumeurs ou les ragots pour polémiquer», lance-t-il à l'opposition. «S'il y a des problèmes, ils ne viennent pas de moi mais des divergences entre les organisations syndicales. Je demande au Sénat de défendre le service public.» Miracle: la gauche commence à applaudir, puis le centre puis la droite de l'hémicycle. «Était-il nécessaire de continuer à engraisser le mammouth?», lui demande alors André Valet (Bouches-du-Rhône, RDSE). Allègre: «Nous avons décidé la réforme et" le gouvernement veut continuer la réforme.» Du «nous» à «le gouvernement»: tout est dans le changement de sujet. Lorsqu'il conclut: «Tous vous