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Libération
Analyse

La fausse retraite socialiste.

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Jospin se dit le défenseur du système par répartition. Mais propose une forme de privatisation pour le financer.
publié le 24 mars 2000 à 23h20
(mis à jour le 24 mars 2000 à 23h20)

Quand la machine se grippe, quand les repères se brouillent, rien de tel qu'un bon débat droite-gauche pour rétablir la situation. A l'Assemblée nationale, mercredi, Lionel Jospin s'est essayé à l'exercice. Sur les retraites, «il y a des différences profondes de méthode, de conception, d'approche et d'outils à mettre en oeuvre» entre la gauche et la droite, a-t-il dit, au lendemain de l'annonce de son plan. Selon lui, l'opposition «pour l'essentiel se rattache au système de capitalisation et à la mise en oeuvre des fonds de pension», tandis que la majorité actuelle serait dans le camp de la répartition. Car, a-t-il encore ajouté, «si le gouvernement n'est pas hostile à faire appel à l'épargne des Français, il le fait à travers un fonds de réserve qui est un effort global de solidarité de la nation mis au profit de l'ensemble des retraités de notre pays».

Répartition générale. La vérité est différente. D'abord, aucun pays (à l'exception du Chili qui a choisi la voie de la capitalisation à outrance) ne remet en cause la répartition qui s'est imposée comme LE modèle. Sait-on qu'aux Etats-Unis le régime de retraite de base par répartition verse environ deux tiers du total des pensions de retraite (soit à peu près le double de ce que versent les fonds de pension dans ce pays) et qu'il couvre 95% de la population active employée?

Des différences profondes? Chez les idéologues des deux bords, peut-être. Mais, concrètement, on aimerait les connaître. Sur de nombreux points, en revan