A l'heure où la condamnation du système anglo-saxon d'espionnage des communications Echelon est dans toutes les bouches, il est urgent de se pencher sur l'état de la législation communautaire quant à la protection des données à caractère personnel.
Le constat est vite effectué: aucune instance de contrôle globale à l'échelon européen ne permet de protéger le citoyen et le consommateur des abus inhérents au développement des réseaux informatiques publics et privés. C'est ce qu'a mis en exergue l'audition intitulée «L'Union européenne et la protection des données» organisée les 22 et 23 février par la commission des libertés et des droits du citoyen du Parlement européen. Alors que fleurissent les bases de données informatisées publiques européennes, mettant en fiche des millions de citoyens, que les nouvelles techniques marketing sur Internet (tracking, profiling") impliquent l'enregistrement des moindres mouvements de l'internaute sur la Toile, que les mégafusions à l'échelle européenne mettent en réseau les fichiers d'entreprises (secteur bancaire notamment), l'Europe doit se doter de moyens de contrôle efficients.
Ainsi, Europol, la nouvelle police européenne, opérationnelle depuis juillet 1999, va permettre à terme l'interconnexion des fichiers de police des différents Etats membres. L'article de l'acte du Conseil des ministres adoptant les règles applicables aux fichiers d'Europol indique que des données afférentes à l'origine raciale, aux croyances religieuses ou autre, a