Ce n'est plus une alliance politique, c'est une opération
humanitaire. Avec le PS, les communistes ont trouvé un nouveau «grand frère». Depuis la formation du gouvernement Jospin, en 1997, les socialistes sont aux petits soins pour leurs camarades de la place du Colonel-Fabien. Au lendemain de la claque reçue par la liste «Bouge l'Europe» aux européennes de juin 1999, ils s'étaient déjà empressés de voler au secours de Robert Hue, ébranlé par la performance de Daniel Cohn-Bendit. Et lundi dernier encore, le patron du PCF ne cachait pas sa satisfaction en quittant la rue de Solférino avec en poche un «bon accord» pour les municipales de mars 2001. Hue souhaitait l'obtenir avant l'ouverture de son congrès, il l'a eu. Il le rêvait généreux, le PS s'est montré charitable, en particulier en confiant au PCF la tête de liste dans une douzaine de villes qu'il avait autrefois dirigées. Ainsi, à Bourges et à Vierzon (Cher), à Corbeil (Essonne) ou encore au Havre (Seine-Maritime), c'est un communiste qui conduira l'union de la gauche, au grand dam des socialistes locaux qui y jouissent souvent d'une meilleure implantation électorale.
«C'est vrai que Hue a été bien servi, confesse un des négociateurs socialistes. Mais c'est probablement le dernier accord de ce type. Il faudra bien tenir compte, un jour, de certaines réalités.» Car au PS, tous en sont convaincus: le PCF est désormais «un parti historiquement sans objet», selon la formule du député de Paris Jean-Christophe Cambadelis, dans