Martigues, envoyé spécial.
Dernier congrès du PCF ou premier d'un «nouveau Parti communiste»? Ils n'étaient guère plus de soixante à manifester leur crainte d'une disparition du PCF à coup de: «Robert t'es foutu, les cocos sont dans la rue!», hier, devant la Halle de Martigues (Bouches-du-Rhône), au dernier jour du XXXe congrès. A l'intérieur, une écrasante majorité de délégués approuvaient la «mutation» voulue par Robert Hue, réélu pour un troisième mandat à la tête du parti, avec 97% des voix. Chapelles. Une mutation qui conduit à l'éclatement du parti en multiples chapelles. L'opposante Rolande Perlican, membre du comité national sortant, a claqué la porte pour ne pas cautionner un «parti de collaboration de classes». Les «orthodoxes» se sont constitués en «espace» (on ne dit pas «groupe» ou «fraction» chez ces militants aguerris au centralisme démocratique) avec, comme figures tutélaires, Georges Hage, député du Nord, et Jean-Claude Danglot, patron de la puissante fédération du Pas-de-Calais. Le député de la Somme Maxime Gremetz a choisi, lui, de s'installer en «réseau national». «Avant, c'était: "Ferme ta gueule. Aujourd'hui, c'est: "Cause toujours», rigole le refondateur Patrick Braouezec, député-maire de Saint-Denis. La «mutation» a cette vertu qu'on peut y dire ce qu'on veut. Du moment qu'on cultive le goût de la modernité. Pour montrer le changement, aucune «grosse pointure» n'a pris la parole, sinon pour rapporter un débat. La nouvelle direction est à cette image