Jean-Marie Le Pen a perdu définitivement, hier, son mandat de
conseiller régional pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et il ne dispose plus que du seul mandat de député européen, lui-même menacé. Déclaré «démissionnaire d'office» de son mandat régional le 23 février 2000 par un arrêté du préfet de Paca à la suite de sa condamnation le 17 novembre 1998 à un an d'inéligibilité, le président du FN avait demandé l'annulation de l'arrêté au Conseil d'Etat. Il s'était présenté le 17 mars au conseil régional à Marseille, se contentant toutefois de siéger brièvement sur les bancs réservés aux assistants des conseillers. Dans les couloirs, il assurait que le préfet serait obligé de «manger son chapeau». Or l'arrêté a été confirmé, hier, par le Conseil d'Etat, une décision qui prive définitivement Le Pen de son siège régional, jusqu'aux prochaines élections prévues en mars 2004. Dès la publication de l'arrêt du Conseil d'Etat, le FN a affirmé que cette décision fait «suite à une longue série d'actions tendant à l'assassinat politique du FN dans la personne de son président». Condamné en appel à trois mois d'emprisonnement avec sursis, 5 000 F d'amende et une peine d'inéligibilité d'un an pour «violences sur personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions», Jean-Marie Le Pen avait agressé le 30 mai 1997 à Mantes-la-Jolie (Yvelines) une candidate socialiste aux législatives, Annette Peulvast-Bergeal, maire de la ville voisine de Mantes-la-Ville. Limité