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Libération

Loi sur la chasse: Voynet passe à travers les balles. Après l'examen par l'Assemblée, son texte reste aligné sur le droit européen.

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publié le 31 mars 2000 à 23h09

Dominique Voynet a tenu le choc. A 7 heures hier matin, à l'issue du

débat marathon sur son projet de loi sur la chasse à l'Assemblée nationale, la ministre de l'Environnement n'a pas crié sa joie. Elle avait depuis longtemps renoncé à l'idée de faire adopter le projet de loi de ses rêves. La preuve, le 4 avril, lors du vote solennel, les députés Verts devraient s'abstenir. Mais elle a sans doute poussé un gros soupir de soulagement. Parmi les personnalités les plus décriées de la dernière période du gouvernement Jospin I, elle courait, avec ce texte, le risque d'être la première ministre à faire dérailler la nouvelle équipe. En respectant à la virgule le deal passé avec Matignon ces derniers jours, sa seule ambition aura consisté à démontrer qu'elle méritait la confiance renouvelée du Premier ministre.

Lors de la discussion avec les députés, la ministre vert a avalé des couleuvres, comme la légalisation de la chasse de nuit dans vingt départements, alors qu'elle aurait préféré la formule d'une «dépénalisation» provisoire de cinq ans. Ou encore l'autorisation de la chasse à la passée, deux heures avant et après le lever du soleil, alors qu'elle voulait la restreindre à une heure. Elle peut, en revanche, inscrire à son actif l'instauration d'un droit de non-chasse, du mercredi sans chasse et surtout la fixation des dates d'ouverture et de fermeture de la chasse compatible avec le droit européen, point clé de son projet. Un score honorable, qui lui permet d'entrer dans la famil