Trêve de fantaisies. Laurent Fabius, nouveau ministre de l'Economie,
a profité de sa première rencontre officielle avec son alter ego allemand, vendredi à Grenoble, pour revoir une copie budgétaire française un peu brouillonne depuis début janvier. Un exercice destiné au moins autant à rassurer les partenaires européens sur la capacité du gouvernement à tenir en main ses finances qu'à séduire des classes moyennes déterminées à s'approprier une partie des fruits de la croissance.
Pommade. L'auditoire était double, double fut le message. Laurent Fabius a commencé par la pommade à usage électoral: «Les baisses d'impôts, et pas seulement sur le revenu, doivent s'amplifier dans le futur et je vais m'y employer.» Les 40 milliards d'allégements fiscaux, promis par Lionel Jospin mi-mai, ne seront donc pas les derniers. Le projet de loi de finances 2001 qui sera discuté au Parlement cet automne sera l'occasion d'une nouvelle salve. Laurent Fabius, fervent partisan de la baisse de l'impôt sur le revenu, maintient le cap mais élude la question de la baisse des tranches supérieures. Pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec le Premier ministre et ne pas froisser une majorité divisée sur l'opportunité de cette proposition.
Le PS est plus désireux aujourd'hui de voir le gouvernement respecter ses promesses de campagne. En baissant de 1 point le taux général de la TVA (de 20,6% à 19,6% à partir d'aujourd'hui), Lionel Jospin a remémoré aux socialistes qu'il s'était engagé, en 1997, à effacer