Menu
Libération
Enquête

GRAND ANGLE. Le coming out est-il une arme électorale? Homo politicus. En 1998, Bertrand Delanoë, futur candidat PS à la mairie de Paris, révélait son homosexualité. Depuis, le débat agite socialistes et gays parisiens: cette démarche personnelle aura-t-elle des conséquences politiques?

Article réservé aux abonnés
publié le 1er avril 2000 à 0h21

Il y a seize mois, Bertrand Delanoë évoquait son homosexualité sur

M6. Seule personnalité politique française avec André Labarrère, maire PS de Pau, à s'y être risquée, le tout neuf candidat socialiste à la mairie de Paris juge inutile depuis de revenir sur la question: «Mon coming out est un non-événement.» François Vauglin, président d'Homosexualité et socialisme (HES) va plus loin: «Ce n'est pas un sujet de campagne.» Il y a quelques jours, quand la bagarre faisait encore rage entre Lang et Delanoë, Stéphane Martinet, secrétaire de la section du XIe arrondissement, s'est entendu dire: «Tu ne vas quand même pas soutenir Delanoë juste parce qu'il est homosexuel?» Redoutant par-dessus tout qu'il ne devienne le candidat gay, les amis de Delanoë ont fait passer la consigne «motus et bouche cousue». «On n'en parle jamais en section. Mais une fois dehors, certains pensent qu'il a fait une connerie. Ils auraient préféré un autre candidat qui ne pose pas problème pour une partie de l'électorat», raconte un conseiller ministériel, adhérent à Paris.

Défense du Pacs. Le temps semble loin ­ deux ans ­ où l'évocation d'un contrat pour les couples de même sexe provoquait des soupirs exaspérés au sein de la fédération PS de Paris, «la plus urbaine et la plus évoluée», selon un proche de François Hollande. Il n'y a pas si longtemps, certains militaient à HES sous pseudonyme. Aujourd'hui, les homosexuels socialistes s'affichent, se comptent et veillent au grain, certains gardant sous le coud