Menu
Libération

Le chauffeur de Le Guen raconte. Il a été entendu dans l'enquête sur la Mnef.

Article réservé aux abonnés
publié le 1er avril 2000 à 0h21

Parfois, les enquêteurs affinent leurs investigations et explorent

les moindres recoins. Depuis plusieurs semaines, les policiers de la brigade financière épluchent le cas de toutes les personnes soupçonnées d'avoir bénéficié d'un emploi fictif dans le cadre de l'affaire de la Mnef. Ils ont donc entendu, il y a un peu plus de quinze jours, l'ancien chauffeur de Jean-Marie Le Guen, député PS du XIIIe arrondissement de Paris. Plusieurs salariés et syndicalistes ont déjà expliqué qu'ils ne voyaient jamais Le Guen au siège de la Mnef. Avec le chauffeur, un employé de la Ville de Paris, les enquêteurs ont approfondi l'emploi du temps, entre 1995 et 1997, de ce député, ex-patron de la fédération socialiste de Paris.

Au début de l'été 1997, Joseph C. est venu rendre voiture et clés au député, à l'Assemblée, en lui expliquant vertement que son service était trop dur et qu'il lui était impossible de continuer à travailler de cette façon. Et pour cause, ce chauffeur commençait aux environs de 8 heures du matin pour terminer dans la nuit, vers 1 heure. Autant dire qu'il avait une vision assez complète des lieux où se rendait Jean-Marie Le Guen. Il a expliqué aux policiers qu'il ne se souvenait pas l'avoir conduit plus de deux ou trois fois au siège de la mutuelle étudiante, à Gentilly. Que, en revanche, il naviguait essentiellement entre l'hôtel de ville de Paris et l'Assemblée nationale.

Pour autant, Jean-Marie Le Guen se montre serein. S'il a dû céder sa place de premier secrétaire de l