Quand Lionel Jospin s'essaie au rappel des troupes, il bégaie. C'est
voulu. Pour sortir d'une période d'enlisement, il martèle le même message depuis le remaniement de son gouvernement. Devant ses ministres réunis à Matignon jeudi dernier, comme devant les députés du groupe PS à l'Assemblée nationale hier matin, il s'affiche comme un adepte de la réforme permanente. Qui, craché, juré, n'a aucune arrière-pensée électorale: «J'ai lu ici ou là "gouvernement de combat, "machine de guerre, comme si les élections à venir constituaient le déterminant de toute décision. Ce remaniement répond à une ambition: rassembler nos forces pour gouverner et continuer à transformer la société. Si nous remplissons au mieux cette mission, alors, le moment venu nous serons effectivement mieux prêts à solliciter la confiance des Français.»
Chiffres. L'heure, en tout cas, est aux promesses. Le Premier ministre campe sur «la reconquête du plein emploi ["] à l'horizon de la décennie». Et se fixe des objectifs chiffrés à plus court terme: d'abord, «dans l'année 2000, nous voulons faire reculer le chômage sous le seuil des 10% de la population active». Puis, «d'ici la fin de la législature, nous devrons nous battre pour que le nombre des chômeurs repasse sous le seuil lui aussi symbolique des deux millions, franchis il y a presque vingt ans». Un dessein formulé par son ministre de l'Economie et des Finances, Laurent Fabius, vendredi dernier.
Puisque celui-ci veut jouer la «boîte à idées», le chef du gouve