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Les élus corses se remettent à table à Matignon. Au coeur des débats: la question des pouvoirs législatifs locaux.

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publié le 6 avril 2000 à 0h16

C'est Matignon 2. Lionel Jospin reçoit cet après-midi l'ensemble des

élus insulaires pour discuter une nouvelle fois de l'avenir de la Corse. Soucieux «de tenir compte du vote de l'assemblée territoriale» du 10 mars, il va devoir écouter une majorité absolue disparate (26 élus) opposée à l'autonomie de l'île, qui va du RPR aux communistes en passant par un socialiste, des sociaux-démocrates et une partie des radicaux de gauche, dont l'ancien ministre Emile Zuccarelli (lire ci-dessous). Il ne doit pas pour autant désespérer la minorité (22 voix) qui rassemble le concurrent déclaré de Zuccarelli, Paul Giaccobi, président radical de gauche du conseil général de Haute-Corse, José Rossi et ses amis libéraux, les deux groupes corsistes, et les huit élus nationalistes du groupe Corsica Nazione conduits par Jean-Guy Talamoni. Tous ceux-là sont favorables à des pouvoirs législatifs pour le parlement local. «Cette nouvelle réunion est destinée avant tout à clarifier les choses pour que nous puissions avancer», explique l'entourage du Premier ministre. Talamoni juge qu'une synthèse entre les deux textes ne serait qu'«une mascarade». Emile Zuccarelli redoute qu'elle ne se «fonde sur des ambiguïtés». Tandis que le socialiste Laurent Croce, partisan de l'autonomie, constate que les deux logiques «sont inconciliables». C'est pourtant cet exercice que va tenter le Premier ministre. Pour Matignon, en effet, «la lecture des deux textes votés par l'Assemblée territoriale a suscité plus de que