Fini les cadeaux. Hier, lors de la séance des questions au Sénat,

Laurent Fabius a mis un terme à l'éventuelle gourmandise des parlementaires à quelques semaines de l'examen du collectif budgétaire de printemps: «Si, ce qui est fort possible, nous obtenons, compte tenu de la forte croissance, de nouveaux surplus de recettes en fin d'année, nous les affecterons à la réduction du déficit.» Bref, si la cagnotte 2000 dépasse les 50 milliards de francs déjà redistribués par le Premier ministre sous forme de baisses d'impôt (40 milliards) et de dépenses nouvelles (10 milliards), le reste sera affecté sans discussion possible à la baisse du déficit. «En la matière, nous avons encore du chemin à faire», a précisé le ministre de l'Economie. Il s'agit en outre de rendre un semblant de cohérence aux documents budgétaires. La loi de finances 2000, votée fin avril, table en effet sur un déficit de 215,6 milliards de francs en fin d'année alors même que l'on découvrait mi-février que la croissance avait permis de le ramener dès la fin 1999 à 206 milliards" C'est donc un surcroît de recettes de 9 milliards de francs en sus des 50 milliards qu'il s'agit de dégager pour ne pas transformer la discussion budgétaire en simple exercice de rhétorique. Laurent Fabius peut en tout cas compter sur sa cote de popularité. Selon un sondage Ipsos paru dans l'hebdomadaire le Point (1), 48% de Français lui font confiance pour réduire les impôts.

(1) Sondage réalisé les 31 mars et 1er avril auprès de 944 per