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Libération

Fabius dans les pas de DSK. Bercy a de nouveau un patron. Qui entend bien être obéi et imposer son style à l'administration des Finances.

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publié le 10 avril 2000 à 0h11

Laurent Fabius connaît la puissance des symboles. A peine franchi le

seuil de la maison Bercy, le nouveau ministre de l'Economie s'est tout naturellement dirigé vers le prestigieux bureau du sixième étage, domaine réservé du maître des lieux, où Dominique Strauss-Kahn, avant lui, avait ses habitudes. Que Christian Sautter ait abandonné, par délicatesse envers les anciennes équipes de DSK, son bureau à sa secrétaire d'Etat au Budget Florence Parly ne le concerne en rien. Il était plus que temps de rétablir l'ordre ­ y compris protocolaire ­ dans une administration un peu trop prompte à la rébellion ces dernières semaines.

Garde rapprochée. L'affaire n'a pas traîné. La trentaine de membres que comptent les deux cabinets de l'Economie et du Budget avaient, en février, navigué quinze jours durant au milieu d'une montagne de cartons avant de parvenir à retrouver ses marques, au cinquième étage autour de Christian Sautter pour les premiers, au sixième, autour de Florence Parly, pour les seconds. Le chemin inverse fut parcouru en une nuit. «Le lendemain de la passation des pouvoirs, les gens de Fabius sont venus nous dire à 19 h 30 que nous avions jusqu'au lendemain matin 10 heures pour déménager nos affaires», indique un fonctionnaire. Le ton a changé. Laurent Fabius s'impose dans ses murs.

Pourtant, à la surprise générale, l'ancien président de l'Assemblée nationale a débarqué avec une escorte réduite à trois proches collaborateurs: Marc-Antoine Jamet, son bras droit depuis 1995, F