Lisbonne, envoyé spécial.
Jean-Claude Trichet en ronronnait d'aise: «Monsieur Fabius a confirmé sa stratégie: les recettes supplémentaires éventuelles iront à la réduction des déficits publics.» «Plus nous réduisons les dépenses, plus nous réduisons les déficits, plus nous sommes contents», a commenté le gouverneur de la Banque de France. Un tel satisfecit décerné par l'un des chantres de l'orthodoxie budgétaire vaut son pesant d'euros. Laurent Fabius en aurait été presque gêné. Pour son premier conseil informel des ministres de l'Economie, vendredi et samedi à Lisbonne, le nouveau locataire de Bercy a réussi son examen de passage européen en parvenant à effacer l'impression laissée par l'affaire de la «cagnotte fiscale» auprès des partenaires européens et des banquiers centraux. Il a profité de l'occasion pour se porter garant du respect, par la France, du Pacte de stabilité budgétaire. Lionel Jospin n'y était pas allé avec le dos de la cuillère en s'asseyant purement et simplement sur la «coordination des politiques économiques». Le 13 mars, à Bruxelles, les quinze ministres des Finances avaient arrêté le «programme de stabilité actualisé de la France pour la période 2000-2003», une sorte de tableau de bord budgétaire liant chaque pays. Une petite phrase de ce texte était particulièrement importante: «Si la marge de manoeuvre budgétaire était plus importante du fait d'une accélération de la croissance ou pour d'autres raisons, notamment un ratio de déficit pour 1999 inf