Calais, envoyée spéciale.
Depuis hier soir, la gauche plurielle à Calais, c'est toute la gauche, sauf le PS. Pendant vingt-neuf ans, les socialistes avaient appliqué avec discipline un accord national qui permettait au maire communiste Jean Jacques Barthe de l'emporter, avec un adjoint socialiste à ses côtés. Sa démission surprise, il y a deux semaines, a fait voler en éclats une union qui n'était plus que de façade. Au terme de deux semaines de négociations, les socialistes ont annoncé hier qu'ils ne voteraient pas pour le dauphin désigné de Barthe, Jacky Hénin, 39 ans. Ce soir, au conseil municipal, les socialistes s'abstiendront lors de l'élection du maire. En stricte application de l'accord de 1995, valable pour les précédentes élections, ils réclamaient six adjoints. L'un des leurs ayant fait défection en cours de mandat en direction du Mouvement des citoyens, et s'étant rallié aux communistes, ils ne sont plus que cinq. Le PCF a refusé de revenir sur ce statu quo. D'où le clash.
La décision prise par la section calaisienne du PS pourrait bouleverser la donne ailleurs. L'accord était national, et la logique du «donnant, donnant» étant brisée, les communistes pourraient bouder leur soutien dans d'autres villes. A Lille, où Martine Aubry a besoin des communistes, le climat risque de s'alourdir. Jean-François Fortier, premier secrétaire du PS à Calais, affirme qu'il a pris ce risque «en accord avec les directions fédérale et nationale». A Lille, Patrick Kanner, secrétaire du