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Libération

Candidature à l'Elysée. Pour Bayrou la course est mal partie. Tout se ligue contre le président de l'UDF. Revue d'obstacles.

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publié le 11 avril 2000 à 23h40

Il y a les grands desseins et les obstacles. La détermination et le

mur des réalités. François Bayrou, président de l'UDF, rêve d'être candidat à la présidentielle de 2002. Une ambition habillée d'une logique: «Une famille politique doit défendre ses couleurs lors des grandes échéances», répète-t-il à l'envi. C'est ainsi qu'il avait légitimé sa décision de conduire une liste autonome aux européennes de juin 1999. Et qu'il justifie, par avance, son entrée dans la course à l'Elysée. S'il le peut. Pour se présenter contre Jacques Chirac, il devra résoudre d'épineux problèmes, contourner les embûches, neutraliser ses ennemis.

Un mauvais calendrier Même dans ses pires cauchemars, il n'aurait pas pu imaginer un tel scénario. Le hasard du calendrier électoral joue contre une candidature Bayrou. Les législatives, prévues quelques semaines seulement avant la présidentielle, faussent la donne. Les députés UDF, soucieux de leur réélection, rechercheront l'union avec les autres partis de droite. Si leur chef se déclare candidat, ils risquent de voir pulluler des concurrents RPR dans leurs circonscriptions. Déjà, certains, comme Henri Plagnol (Val-de-Marne), préviennent: «Bayrou ne peut envisager de se déclarer avant les législatives.» «Personne ne peut gagner une présidentielle sans le soutien des grands élus», note Dominique Paillé, député centriste des Deux-Sèvres, catalogué chiraquien. Le même estime que «seules des circonstances exceptionnelles peuvent amener Bayrou à être candidat».