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Libération
Analyse

La gauche sous pression. Accusée de laxisme budgétaire, elle fait front.

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publié le 13 avril 2000 à 0h07

Le parti de la réforme s'est remis en ordre de bataille. Dans

l'exécutif ou la majorité, les dirigeants de la gauche au pouvoir ont passé leur journée d'hier à redresser leurs lignes de défense passablement ébréchées, en même temps qu'ils ont essayé de lancer quelques flèches. Le gouvernement pourra-t-il baisser les impôts comme promis ou devra-t-il céder au concert de l'orthodoxie libérale qui l'enjoint de baisser d'abord des déficits ? La gauche peut-elle laisser le Medef développer ses thèses libérales sans réagir, se contentant de propositions fiscales ? Contre-attaque. Les propos très vifs de Jacques Nikonoff, du PCF, contre la «refondation patronale» s'inscrivent dans cette contre-attaque. L'interview de François Hollande (lire ci-contre) participe également de ce mouvement. Comme les déclarations du porte-parole du gouvernement, Daniel Vaillant, en marge du Conseil des ministres : «On est dans le respect du plan pluriannuel adressé à Bruxelles. Les perspectives de croissance sont là, la France se désendette, les comptes publics se rétablissent, le déficit par rapport au PIB est en nette amélioration par rapport à ce qu'on a connu dans le passé.»

L'enjeu est de taille : quelques jours après le remaniement ministériel et une semaine avant l'annonce du collectif budgétaire pour l'année 2000, il s'agit tout simplement pour le gouvernement et sa majorité de conserver des marges de manoeuvre budgétaires et un discours-programme qui leur permettront de franchir l'obstacle de