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Libération
Interview

Le premier secrétaire du PS critique les positions de Seillière. Hollande en guerre contre le Medef.

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publié le 13 avril 2000 à 0h07

François Hollande répond à Ernest-Antoine Seillière qui, dans

Libération du 6 avril, prônait une refonte du droit du travail. Le patron du PS rejette les propositions du président du Medef. Interview.

Le Medef est devenu votre principal opposant ?

Il faut lui reconnaître une franchise que n'a pas la droite, celle d'affirmer un véritable projet libéral pour le pays. Nous ne récusons pas l'idée d'une refondation sociale, à travers une réhabilitation de la négociation collective, en accord avec l'ensemble des partenaires sociaux. Mais lorsque Ernest-Antoine Seillière réclame le retrait de l'Etat du champ même de sa légitimité, l'ordre public social, il sort de son rôle pour définir un projet politique qui veut laisser au plus fort des acteurs, l'entreprise, la seule source de création de droits. Pour nous, la loi doit demeurer la pièce maîtresse pour fixer les grandes orientations et le principe des mesures. Ce qui laisse une large place au contrat entre les partenaires sociaux. Chaque fois que le Medef se plaint de trop de lois, c'est qu'il a été lui-même incapable d'organiser la négociation sociale sur des bases équilibrées.

Vous ne retenez aucune des propositions avancées par le Medef ?

Nous sommes farouchement hostiles à sa proposition de contrats de chantier ou de CDD de cinq ans, qui aboutit à déconsidérer les CDI et à remettre en cause les règles du licenciement. Depuis dix ans, alors que l'emploi salarié a crû de 7 %, les CDD et l'intérim ont progressé de 150 %, et le temps